- Compte-rendus
PRISE EN CHARGE SOMATIQUE DES MALADES MENTAUX
COMPTE-RENDU SYNTHETIQUE DE LA DISCUSSION

[Dr. Evelyne VAYSSE— Dr. Catherine LE BRAS— Mr Guillaume DUYCK, IDE]

Les soins somatiques aux malades mentaux sont assurés, selon les hôpitaux, par des médecins aux statuts différents :

  • praticiens hospitaliers somaticiens intervenant dans plusieurs services,
  • assistants généralistes,
  • « internes » ou « faisant fonction d’internes »,
  • médecins libéraux payés à l’acte ou vacataires.
  • parfois service d’odontologie.

Dans certains CHS de grande taille il existe même des services de médecine.

La spécialisation des somaticiens complique parfois les situations. Les somaticiens se déplacent difficilement dans les services de psychiatrie.

Par ailleurs, l’implantation de services de psychiatrie dans des hôpitaux généraux ne garantit pas la qualité des soins somatiques.

Autre cas de figure : patients hospitalisés en psychiatrie qui vont consulter des généralistes en ville ou se présentent aux urgences de l’hôpital.

De façon générale est soulignée l’importance des liaisons et de la définition des rôles entre psychiatres et somaticiens, que le patient soit hospitalisé ou qu’il soit pris en charge en ambulatoire.

Autre constat : augmentation de la fréquence des poly-pathologies : psychiatrique et somatique. Il s’en suit une augmentation et une complexité de la charge de travail des soignants. L’accompagnement des patients aux consultations et examens somatiques absorbe beaucoup de temps. Les infirmiers travaillant en psychiatrie sont moins disponibles pour le travail relationnel.

Les infirmiers travaillant en psychiatrie assurent (contrairement à la majorité des médecins psychiatres) les soins psychiatriques et somatiques. Avec certains patients les soins somatiques permettent une première approche, facilitent le contact et concourent à établir une relation. Les infirmiers assurent une prise en charge globale du patient.

L’état somatique des patients qui entrent en psychiatrie est de plus en plus dégradé.

Les soins somatiques font lien, permettent d’établir un lien, jouent un rôle de médiation.

Mais consensus au niveau des participants pour dire que tous les soins somatiques ne sont pas réalisables dans les services et par les soignants de la psychiatrie. Manque de compétence, de pratique, de matériel dans certains cas. Nécessité qu’il y ait des limites aux soins somatiques réalisés en psychiatrie.

Il s’en suit des hospitalisations dans les services somatiques, plus ou moins bien acceptées par les équipes de ces services, qui demandent parfois la présence d’un soignant de la psychiatrie.

Dans quelques cas particuliers : accompagnement de fin de vie.

D’autres points ont été abordés :

  • La nécessité d’examens biologiques et para-cliniques avant la prescription de certains psychotropes.
  • Une plus grande attention par rapport aux effets secondaires des psychotropes et « information des patients ».
  • La relation du soignant au corps. La toilette est-elle un soin ou un accompagnement ? La nécessité de la présence d’un tiers dans certains cas.
  • Chez certains patients l’impact positif des prises de sang régulières lors de prescriptions de LEPONEX.
  • Question de positionnement idéologique : que fait-on en médecine, que fait-on en psychiatrie ? Est-il possible de séparer corps et psyché ? Frontières ? Toute maladie est-elle psychosomatique ? Pour certains c’est au psychiatre de déterminer l’objet de son soin.
 

Dr Michel BOUDET

 
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