[Dr. Alain GASTE Joelle PERNET, ISP]
EXPOSE DALAIN GASTE
- Pas de définition du Conseil Local de Santé Mentale
(CLSM), il ny a pas de texte et il na donc aucune existence
légale.
- Cest un mode dorganisation que des équipes
de secteur (adulte/enfant/plusieurs secteurs éventuellement)
mettent en place pour essayer dapprocher « les besoins »
dune population concernant la maladie mentale et plus ou moins
la « santé mentale »
- Historiquement, rappel de limportance du séminaire
de Francis JEANSON auquel lui-même et Eric Julliand ont participé
au début des années 80 et de la création par quelques
« séminaristes » de lassociation PEP (Psychiatrie
Et Population) 82-5 doù est née lidée
de créer un CLSM
- Cette idée est plus dactualité
maintenant car la micro épidémiologie (à supposer
que lépidémiologie soit la bonne manière
dapprocher ces problèmes) est impossible à réaliser
en psychiatrie et à défaut, la connaissance du terrain
sappuie sur les rencontres avec les problèmes et les hommes
pour qui ces problèmes se posent
- Le CLSM est souvent confondu avec le CDSM lequel
est dailleurs moribond la planification se faisant maintenant au
niveau régional
Une vision fausse : le CLSM est un CDSM au niveau du secteur ; mais le
CLSM nest pas chargé de la planification
- Critique
- La psychiatrie a en charge la maladie mentale,
cest à une population donnée de prendre en charge
la santé mentale
- Le CLSM sert à « alimenter » les
organismes de planification
- CLSM et gestion
- Les CLSM nont pas de pouvoir donc pas à se préoccuper
de gestion (cf. la position de Pidolle qui aurait écrit au
ministère pour demander une législation sur le CLSM
de manière à ce que celui-ci puisse gérer les
structures du secteur ce qui semble une aberration pour A. Gasté)
- Le CLSM, sil ne peut pas gérer, peut par contre «
garder un il » sur la manière dont le font certains
partenaires
- Dans le CLSM ont se met dans la position du partenariat
- Qui sont les partenaires ?
- Tous les professionnels de terrain
- Les membres de la population par lintermédiaire
des représentants des associations (surtout si on se préoccupe
de santé mentale)
- Les « usagers » : UNAFAM et les patients
par lintermédiaire de leurs associations si elles existent
- Cest un partenariat institutionnalisé
au-delà des personnes et les actions sont mises en uvre
au moyen de convention passée entre les institutions et associations
qui doivent prendre en charge les problèmes repérés
- CLSM et réseau
- Alain est réservé sur le réseau
(« usine à gaz et chimère ») : on le pense
par objectifs et les financements nexistent pas
- Les réseaux séduisent quand ils sont
à la mode
- Travailler en partenariat cest un réseau
et il convient de rester attentif car il y a peut-être quelques
moyens à grappiller
- Le CLSM enfin présente un intérêt pour
la politique de la ville : les élus se voient proposer une
méthode pour approcher les problèmes de la souffrance psychique
qui dépasse largement le problème des HDT et des HO
- Quelques points particuliers
- Question des alternatives à
lhospitalisation : plus il y aura de dispositifs qui prennent
en charge la souffrance psychique et moins il y aura dhospitalisation
est un raisonnement absurde. A force de penser alternatives on fausse
la réflexion sur lhospitalisation
- Quelques glissements :
- Entre maladie mentale et santé publique
- Laffaire de la psychiatrie cest la maladie mais
on assiste à une inflation des missions sans moyens
- Notre connaissance du psychisme humain fait que nous sommes
aussi concerné par la santé mentale
- Prévention → Santé mentale →
Santé publique
- La prévention (en particulier primaire) ne peut être
seulement laffaire des spécialistes de la maladie
- Derrière la santé mentale se pose
la question de laction sociale (un psy à la CLI pour
quoi faire ?)
- Sociogenèse des maladies mentales
- Comment interpréter les études sur la fréquence
des maladies mentales plus importantes dans les populations socialement
à risques ? Le CLSM permet une autre représentation
de la genèse de la maladie
EXPOSE DE JOELLE PERNET
- Rappel historique sur limplantation préalable du
secteur de Corbeil avec BONNAFE :
- les soignants se déplaçaient sur le lieu
du conflit
- les associations se créent par carence du service
publique et concrétisent ce travail en réseau
- Actuellement
- 3 associations :
- Arrimage soccupe de création artistique,
les patients sont intégrés dans les structures existantes
- Diagonal concerne le logement, lassociation
loue des appartements et les sous-loue aux patients
- Agapes est un restaurant dinsertion dans le
théâtre de Corbeil
Entre ces 3 associations existe un travail en réseau
- Le secteur de psychiatrie est maintenant
concentré en centre-ville et sest replié à
distance des « cités sensibles ». De plus lunité
dhospitalisation « pompe » une partie des moyens de
lextra-hospitalier
- Joëlle décrit son travail :
- La maison thérapeutique
- Les 1iers accueils aux Mozards : problèmes des
listes dattente et des passages de relais
- Elle fait partie des associations
- Le Grand Projet pour la Ville (GPV) serait un équivalent
de CLSM
Joëlle participe à la sous-commission qui soccupe de
la cité des Tarterets et elle évoque les retombées
très pratiques de cette participation
En conclusion : Joëlle est très
optimiste
- Le travail en réseau cest un état
desprit
- Le patient est citoyen
- Les structures alternatives ne remplacent pas lhospitalisation
- Le « système psy » se sent propriétaire
de ses patients, veut tout faire et le travail en réseau permet
de déléguer
- Enfin ce travail est un travail de prévention
DISCUSSION
La discussion va essentiellement mettre en débat la question des
limites des CLSM et permettre déchanger des expériences
différentes ou voisines de CLSM
- Sur les limites sont particulièrement soulignés
:
- Le risque de linstitutionnalisation de la
pratique
- Posé demblée par P. Chabrand
(« quand on ne sait plus quoi faire on appelle un autre »,
il évoque « la ferme des animaux » de Orwell),
il pense que les choses pérennes ne vivent pas
- Pour A. Gasté linstitutionnalisation
permet de se positionner sur le terrain dans une position active
et de non défausse, de dépasser les cas individuels
(quelles représentations de nos activités différentes
?) et enfin daborder la question du « quest ce
que ça nous fait vivre »
- Pour P. Pannetier le problème est : qui institutionnalise
au-delà des échanges individuels ? Faut-il passer
des conventions ? A combien de secteurs ? En réponse A. Gasté
souligne que travailler à une convention est intéressant,
la signer nest pas très utile et que dans linstitutionnalisation
ce qui est intéressant ce sont les garanties éthiques
(intérêt dune structure de réflexion qui
permet de parler avec tout le monde)
- E. Julliand « revendique » le fait quil
y a de limprévu et de limprévisible, ce
qui est mal supporté par les partenaires administratifs ;
doù des heurts sur le « convenable/ pas convenu
» dans lécriture de convention
- Le risque de bureaucratisation du dispositif est également
souligné (E. Julliand) à limage de ce qui sest
passé pour les CDSM
- Le risque de « la tour de Babel » (J. Delorenzi)
et dune dilution des pratiques (E. Julliand)
- Le risque de généralisation du dispositif
(sorte de clonage) qui amènerait à mettre en place un
CLSM « parce que cest écrit »
- La question du secret dont limportance est fondamentale.
E. Julliand en arrive à promouvoir « lenclavement
de la psychiatrie » qui est « rassurant et structurant »
: « il faut des murs pour sopposer à la transparence,
les murs obligent à se mettre debout »
- Sur les différentes expériences
- Celle dE. Julliand qui souligne son ambivalence
malgré le plaisir de travailler avec Jeanson
Le CLSM concerne une partie du secteur et la pédo-psy sur cette
partie du secteur
- Il produit du partenariat, organise du partenariat
- Il fonctionne avec
- une réunion plénière pas
très fréquente
- Un comité de pilotage (fonctionnel)
dont les équipes de psy sont les responsables
- Deux groupes de travail (techniques, réservés
aux professionnels) où sont évoqués des
cas cliniques avec le nom des gens : personnes âgées
et accès aux soins, orientation dans les soins
- Celle de JP. Provoost à Orsay où
existe un conseil intersectoriel de santé mentale
- Composé des 3 chefs de secteurs de
psychiatrie générale
- des représentants des associations de
secteur
- des assistantes sociales
- des cadres infirmiers
- Ce conseil inter sectoriel produit des dispositifs
:
- maison communautaire
- Service dAccompagnement à la Vie
Sociale
- Pour A.Gasté le CLSM ne peut être élargi
car il est destiné à explorer ce que la micro épidémiologie
ne pas faire. Cest un lieu de défense de la psychiatrie
de secteur
- Saint Malo, pas de CLSM mais un groupe de réflexion
(composé de la psychiatrie générale, la mission
locale, lASE, la PJJ) qui élabore un projet de cellule
dorientation pour les 16/25 ans
- Sur le partenariat
- E. Vaysse souligne 2 lignes de fuite possibles
:
- Celle dune super structure au secteur («
le secteur est-il dépassable ? »)
- Celle dun glissement de certaines missions
à des partenaires associatifs (« comment résister
? »)
- A. Gasté :
- Travail partenarial veut-il dire réseau ?
En psychiatrie on doit garder ce qui est une référence
dans lorganisation sectorielle, cest la généralité
- X. Desmedt voit 2 écueils au partenariat
:
- Lautre peut changer
- La perte des moyens est partout
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