- Compte-rendus | |||
LHOSPITALISATION
EN PSYCHIATRIE |
|||
QUESTIONNEMENT Dans le cadre de linstauration du secteur, lhospitalisation devait rester quelque chose de processuel, avec un commencement (lindication), le déroulement et la fin.
Si lon narrive plus à poser véritablement les indications, le travail peut-il être fait de façon satisfaisante au décours de lhospitalisation ? De lalternative à lhospitalisation qui fut à lorigine de la mise en place du SECTEUR, on se pose aujourdhui à linverse le problème de défendre loutil de travail quest lHOSPITALISATION, actuellement en crise. Lidéologie de la désaliénation porte-t-elle une responsabilité dans la crise actuelle de lhospitalisation (linstitution) ? Aujourdhui, on abandonne le concept de maladie (état) pour le concept de trouble (état transitoire). Comment mettre en place au cours de lhospitalisation les éléments qui vont favoriser la rencontre du soignant avec létrangeté du patient ? La réunion déquipe peut permettre la circulation de la pensée, non pas au plan seulement sémiologique, mais également au plan de lexpression de la pensée du soignant. Peut-il y avoir du lien avec la discontinuité dans le fonctionnement actuel des équipes ? Planning, dispersion des tâches, pénurie, laissent-ils encore aujourdhui de la place au soin ?
OUVERTURE A LA DISCUSSION Il peut être dangereux de se focaliser dans une position manichéenne pro-hospitalisation, dautant plus que cette position est battue en brèche par des organisations sectaires (qui se focalisent par exemple sur des abus dHDT). Un circuit actuel de la psychiatrie consiste à démentir la véritable présence des grands malades mentaux au sein des établissements psychiatriques, et les voir plutôt au sein des services dUrgences des hôpitaux généraux. La présence au lit du patient tend ainsi à se raréfier. Lexcès dHDT durgence est aussi une réponse à la pénurie de lits, sorte de bélier pour forcer lentrée des CHS. Le repli sur soi pour défendre bec et ongles linstitution dhospitalisation nest pas en soi une position satisfaisante. Le Service Public a aussi un rôle social. Labus ou lusage abusif de lHDT durgence est un processus qui met le TIERS sur la touche. Même si la première fonction du repli est quand même la défense du soin contre les assauts bureaucrates. Les Urgences des CHG sont aujourdhui de grands pourvoyeurs de patients pour les services de psychiatrie, dans un contexte où lindication nest pas nécessairement posée (il faut que ça aille le plus vite possible). Dans la rencontre avec le patient, on garde toujours en tête lexistence, la présence dun tiers. De plus en plus aujourdhui, ce tiers prend la forme dun autre, le regard de la société, le PMSI, la communication du dossier médical. Lindication du soin échappe dautant plus aux équipes de soins du fait de la pénurie du nombre de lits. Avec suffisamment de lits, il était possible de maîtriser les flux et reflux de patients. Aujourdhui, que maîtrisent encore les équipes ? Certaines expériences originales permettent de désengorger les services dhospitalisations. La parole reste notre vecteur du soin : il est indispensable de pouvoir à minima défendre cet outil au sein de lhospitalisation, malgré la tension permanente au sein du lieu de soins. Pour quil y ait actuellement hospitalisation, il faut :
Il serait illusoire de penser que lon peut modifier les choses à travers loutil quest laccréditation. Nous sommes victimes également dune dépossession dans un contexte de mondialisation libérale. Sadapter est une nécessité dans un système que nous considérons malgré tout comme maltraitant. Comment sadapter ? Il est extrêmement difficile de proposer quil ny ait pas de modèle, par opposition au modèle de lentreprise qui nous est proposé ou imposé. La dépossession du praticien passe par ce nouveau TIERS quest
le droit, louverture du parapluie, le dossier et sa transparence,
laccréditation, les protocoles
même si cela conduit
des fois jusquà lextrême limite de la violence
vis-à-vis du patient auquel on communique des éléments
du dossier. « CE SONT DES ALCHIMISTES. ILS TRANSFORMENT DE LOR EN PLOMB » (Joëlle Delorenzi) Que peut-on transmettre aux générations à venir sur lhéritage de la psychiatrie ? Est-il encore possible dinfléchir les choses pour revenir de la SANTEMENTALOLOGIE ? La formation, notamment sur les bases de la psychiatrie, peut et doit être notre arme. Le clivage qui saccentue entre soignants et praticiens représente un enjeu de pouvoir (en cassant le groupe soignant et en instaurant une hiérarchie, entre médecins et infirmiers essentiellement). La double hiérarchie peut permettre la non-accumulation des pouvoirs sur une seule autorité (médecin ou administratif) à ceci près quil y a maintenant conflit de pouvoir dans lequel ladministration (léconomie) tend à prendre le dessus. Les décideurs financiers ont décidé que les médecins nauraient plus ce choix quant à la manière de traiter (ce qui représente un coût). Des choix économiques ont été faits, par rapport aux patients psychiatriques qui coûtent cher. Le poids de léconomique a également dépossédé le médecin de ses choix ; et malgré tout, des dysfonctionnements dans ces questions de pouvoir occasionnent des coûts colossaux. ALORS LECONOMIQUE, EST-CE VRAIMENT LA QUESTION ? Néanmoins, la rupture au sein du service est une réalité (Médecin chef/ Cadre Supérieur Médecin/ Cadre infirmier Infirmier). Reste-t-il encore de la créativité, en particulier celle que lon a au contact du malade ?
|
|||
|