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PRESENTATION DU TEXTE SUR LA FEMINISATION DES EQUIPES SOIGNANTES ET SES CONSEQUENCES SUR LES SOINS | |||
L'idée de travailler ce thème de la féminisation des équipes de soins est venue alors que je relatais cette anecdote : Une patiente de mon service, hospitalisée d'office, avait fugué. Quelques jours plus tard, nous apprenons son hospitalisation dans un hôpital psychiatrique parisien. Nous avons dû organiser son transfert. Je me suis proposée, avec une jeune collègue (femme) pour aller la chercher. Le matin du départ, le chauffeur de l'hôpital s'est étonné et inquiété : d'habitude, il y a toujours au minimum un homme (sous-entendu costaud) lors du transfert d'un patient en HO. Cette réflexion du chauffeur m'a à la fois : - agacé : il remettait en cause nos compétences soignantes Durant ces quelques mois de travail et de recherche, j'avoue avoir été "parasitée" par 3 idées toutes faites, parfois contradictoires mais bel et bien récurrentes : - La première est de l'ordre de la "revendication syndicale"
: Pour me départir de ces a priori, je me suis posé les questions suivantes : - De quoi est faite aujourd'hui la spécificité des soins
en psychiatrie ? Il est assez facile de faire un listing des actes effectués (c'est
le décret de compétences infirmier) et d'en faire une description. Cela est très net, par exemple, dans la situation de "l'intervention des hommes". En effet, la peur des soignants n'est que très rarement prise en considération dans notre réflexion, simplement parce qu'elle n'est pas dite. Cette indicibilité est liée à d'autres peurs : - celle de paraître faible (surtout pour les hommes qui mettent
en jeu leur virilité), Les bases de notre réflexion sont donc tronquées et nous mettons en place une solution inadaptée à la majorité des situations. Alors qu'il nous faudrait réfléchir à comment gérer notre peur pour retrouver une position soignante, nous refoulons cette peur. L'intervention des hommes est un mécanisme de défense psychique et non un acte soignant. Au contraire, en permettant la projection de nos angoisses sur un patient déjà fragilisé, je dirais qu'elle est pathogène. Certes, les situations de réel danger existent et nous devons nous protéger. Seulement, en agissant de façon opératoire et protocolisée, nous oublions les bases de notre travail : la réflexion et l'analyse des situations. Une autre situation pose problème lorsqu'on parle de la féminisation
des équipes soignantes : Alors, que faut-il penser de la féminisation des équipes de soins ? Je crois que ce changement dans la démographie soignante n'est qu'une petite part dans les évolutions actuelles et à venir : - diminution des moyens financiers Si nous souhaitons rendre notre profession attractive (pour les hommes mais aussi pour les femmes), il nous faut pouvoir reconnaître et faire reconnaître notre travail. Cela n'est possible qu'en faisant un travail d'analyse et d'élaboration de notre pratique. La féminisation des équipes, comme les autres paramètres (économie, formations, nombre de soignants), est une réalité qu'on ne peut ni ignorer ni contrer de façon magique. Pour faire évoluer la qualité des soins, il faut faire évoluer notre réflexion et notre pensée. Notre débat d'aujourd'hui, en sera, je crois, une première étape. { lire l'exposé } |
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