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LA PLACE DES PERSONNES AGEES DANS LA PRISE EN CHARGE PSYCHIATRIQUE | |||
JUIN 2002 Ile de Berder (56) Psychiatrie et personnes âgées Les problèmes relevant du champ de la psychiatrie infiltrent toute la pathologie observée chez le sujet âgé. Si on prend en compte tout ce qui appartient au domaine de la psychologie médicale (relation médecin-malade, réactions des familles, poids du milieu environnant tant dans le déterminisme de certaines maladies et de leur évolution que dans celui de lefficacité des traitements), on peut dire que la gériatrie résulte de lunion de deux spécialités médicales, la médecine interne et la psychiatrie. Le psychiatre a, pour des raisons diverses et souvent inconnues, délaissé ce type de malades. A-t-il le droit de continuer à se désintéresser de ces patients et de renforcer par là leur exclusion déjà importante ? Peut-il sans vergogne refuser de mettre à leur disposition les outils qui sont les siens pour calmer linquiétude et réduire la souffrance ? Cette question éthique qui se pose à nous doit nous faire réfléchir car elle est indissociablement liée à lidée que nous nous faisons de lhomme et aux valeurs humanistes que nous défendons. Parmi les personnes âgées relevant de la psychiatrie, on peut distinguer trois catégories :
Cette prise en charge est basée sur un principe fondamental qui est de miser sur une réversibilité des troubles quels quils soient. Sinon, il faudrait se résigner à faire de la défectologie. Si la notion de démence véhicule les notions dincurabilité et dirréversibilité, il est important aujourdhui den revoir les définitions et pour deux raisons :
Il nous appartient donc de mettre en place des lieux de soins spécifiques, où la psychiatrie revendiquera sa place (en terme de mots, concepts, processus, sens..) ;) en réciprocité avec des lieux de vie où nos patients pourront vieillir dignement. Soigner la démence pourra se faire à différents stades :
La pratique nous montre les difficultés à travailler seul, nous devons donc nous inclure dans le système général existant tout en conservant notre spécificité. Géronto-psychiatrie et géronto-psychiatrie de liaison La géronto-psychiatrie désigne la psychiatrie du sujet âgé et nous préférons réserver le terme psychogériatrie à la psychologie médicale psychiatrique, cest-à-dire, à lapproche psychodynamique du patient et à lanalyse de la relation soignante en milieu gériatrique. Adoptant le modèle de la pluridisciplinarité, lidentité de la géronto-psychiatrie se fond sur ce que les maladies mentales tardives apportent à notre connaissance de lhomme et de son vieillissement en affirmant sa référence à la politique et aux valeurs de la psychiatrie de secteur. Cette adhésion implique :
Les soins géronto-psychiatriques ont deux caractéristiques essentielles et spécifiques :
Les missions de la géronto-psychiatrie seraient donc :
La géronto-psychiatrie de liaison peut sarticuler entre :
* consultation spécialisée
cet ensemble sorganisant au sein dune fédération
des moyens des secteurs de psychiatrie adulte, dans le cadre de lintersectorialité,
et des moyens des institutions pour personnes âgées (E.H.P.A.D.
et S.S.R.), cette fédération sarticulant autour dun
Conseil de Fédération impliquant psychiatres, gériatres,
médecins coordinateurs, médécins généralistes,
infirmiers de secteur et de soins généraux, psychologues,
kinésithérapeutes
(cf. schéma darticulation). Pour assurer limpérative liaison entre les secteurs de psychiatrie générale et les équipes du service de géronto-psychiatrie, deux possibilités soffrent à nous :
Disons de suite, que la création dintersecteur de psycho-gériatrie constitue un cadre directif et stimulant, mais difficile dans les conditions économiques actuelles à étendre à lensemble du pays. De toutes les dispositions offertes par la loi, cest lorganisation de lintersectorialité en fédération qui nous semble le mieux préserver la richesse de la psychiatrie publique. La souplesse de la fédération, la nécessaire rédaction dun règlement intérieur, la concertation quelle suscite, sa réversibilité, son inscription complémentaire au sein des secteurs sont autant déléments dynamiques dont il ne faudra pas négliger le risque conflictuel et parfois fragilisant. La création de département de géronto-psychiatrie présente beaucoup plus de progressivité et de souplesse. Le texte précise : « Avec laccord des chefs de service intéressés, il peut être constitué des départements regroupant deux ou plusieurs services, en tout ou en partie, soit en vue du rapprochement dactivités médicales complémentaires, soit en vue dun regroupement de moyens en personnels, soit en vue dune gestion commune de lits ou déquipements, soit pour la réalisation de plusieurs de ces objectifs. La délibération du Conseil dAdministration créant un département est prise après avis de la commission médicale détablissement. Les activités du département sont placées sous la responsabilité dun coordinateur. Lorganisation et le fonctionnement du département sont définis par un règlement intérieur, élaboré par les médecins titulaires et par les cadres para-médicaux. Il est arrêté par le Conseil dAdministration après avis de la C.M.E. Il précise les modalités dassociation des différents médecins, le rôle du coordonnateur et de ses assistants, les modalités dassociation du personnel soignant et médico-technique aux activités du département ». Ceci permet donc :
b) La création progressive dun dispositif de soins aux personnes âgées (cf SROSS) c) La sauvegarde de lesprit de la politique de secteur par la nécessaire coordination établie dans le cadre du règlement intérieur entre les médecins et les soignants des secteurs de psychiatrie générale et ceux du département de géronto-psychiatrie, y compris les services de soins à domicile. Progressivité de la mise en place, planification des moyens, échéancier des mises en uvre, en vue de satisfaire lurgence et limportance des besoins, telle est la finalité de la démarche. |
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