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CONCEPT D’EQUIPE EN PSYCHIATRIE

Equipe : ensemble de personnes travaillant à une même tache.

Il semble que l’équipe soignante en psychiatrie soit une création de la psychiatrie moderne. Elle est issue de la « révolution psychiatrique » des années d’après guerre.

Sans en retranscrire toute l’histoire, on retiendra la séparation des concepts de prévention , de cure et de post cure et leur mise en place, la psychothérapie institutionnelle(TOSQUELLES), les dispensaires ( PAUMELLE secteur XIII de Paris ), la politique de secteur (BONNAFE ,LE GUILLANT ),les sociothérapie (DAUMEZON ),le corps médical des psychiatre des hôpitaux (1968),la création des infirmiers de secteur psychiatrique ...

Une équipe existe par un but commun . En psychiatrie, ce but commun c’est le soin.

L’équipe psychiatrique va être pluridisciplinaire et chaque discipline va concourir à un but qui est celui du soin du patient.
Ainsi, on retrouve dans l’équipe médecin, infirmier…(mais est-ce que la liste est ouverte ?)

Cela n’empêche que l’équipe doit avoir une structuration interne (doit-on l’appeler hiérarchie ?)

Et là, le paradoxe est, que maintenant, il y une double structuration. Au fond, auparavant le « Médecin chef » était à la fois le chef hiérarchique et le chef idéologique. La structuration de l’équipe, les planning auraient du dépendre uniquement de l’organisation soignante. Avec la disparition du médecin directeur, une double hiérarchie s’est mise en place : organisation administrative et organisation soignante. La situation s’est encore complexifiée avec la création de la hiérarchie soignante (et la création du directeur de soins)

Mais après le flux , le reflux et il est certain que l’évolution de ces vingt dernières années va changer les données.
Dans les structurations de l’équipe les éléments administratifs et surtout les éléments économiques deviennent prépondérant et commencent à remanier les données soignantes.

Après, l’équipe est un ensemble qui comporte des sous ensembles comme corps infirmier ,psychologues, ou équipe intra, équipe extra, etc…
Ces sous ensembles peuvent aussi avoir leur dynamique propre.
MARIE-CARDINE décrit 3 grands types de groupe :

  • le groupe de type I, groupe indifférencié, très structuré hiérarchiquement qui cherche à exclure l’individuel . C’est le groupe symbiotique où chacun est interchangeable. Il peut être utile comme lieu de projection pour le psychotique.
  • les groupes de type II qui sont des sous ensembles du type I qui ont leurs caractéristiques propres ,leurs spécificités, et des capacités de décision. Ces groupes à l’intérieur du groupe I vont pouvoir être le réceptacle de projections du psychotique (et on imagine bien là que si la situation n’est pas analysée le groupe ou la personne devient le « mauvais objet »)
  • les groupes de type III sont les groupes où la médiation se fait par la parole, type groupe psychanalytique, et où les objets médiateurs sont peu utilisés.

On peut aussi considérer que l’équipe utilise des modèles de fonctionnement voire des idéologies (comme l’ont été la psychothérapie institutionnelle ou la réflexion analytique).
Il faut savoir qu’il y a toujours eu une opposition nette entre ceux qui comme OURY pensent que « ce qui est efficace au niveau du treillis des relations (dans l’institution) est de l’ordre du transfert » et ceux qui avec RACAMIER sont d’accord pour « l’application d’une compréhension analytique au travail institutionnel » mais qui nient q’une psychanalyse institutionnelle puisse exister.

C’est DAUMEZON qui a remarqué que le patient revivait ses conflits à l’hôpital. La nouvelle histoire s’inscrit dans le vécu institutionnel reproduisant le vécu pathologique antérieur du sujet.
L’observation des troubles et de leur dynamique va permettre la compréhension. La structuration et l’analyse de l’institution vont permettre un effet thérapeutique.
C’est dans cette démarche que TOSQUELLES va créer entre autre le « club thérapeutique » L’institution est faite d’un réseau relationnel (comme un inconscient ?). Les croisements de ce réseau peuvent être repérés. Ce sont les lieux de rencontre des soignés avec les soignants comme les clubs, les entretiens, les activités, etc. Ils sont des lieux de parole ou des lieux où une parole est possible. Et c’est le temps de réunion des soignants qui va permettre de reprendre ces paroles (et de permettre leur inscription dans le symbolique ?).

L’équipe au fond est un outil de travail , un outil de soins.
Et même si on ne veut pas prendre en compte sa dynamique, celle-ci est à l’œuvre.

L’équipe est réceptacle des parties morcelées du patient. On est là dans la psychose et il s’agit d’offrir un lieu de « contention » au patient dissocié, WINNICOTT parle de « holding » et l’échange va permettre la verbalisation, la tentative d’utilisation du symbolique.

Et dans la névrose l’équipe ne devient-elle pas support d’un rapport transférentiel avec le patient ?

D’où la nécessité face au patient de pouvoir analyser les attitudes , comprendre les positions partielles des membres de l’équipe et repérer dans quelle dynamique relationnelle on se situe.
FURTOS dit que le psychiatre et son équipe joue le rôle de « poubelle fécondante réinjectant de l’Eros, de la pulsion de vie pour revivifier les débris épars »

FURTOS, toujours lui parle du « métacadre » de l’équipe soignante .Il est la théorie latente de la pratique de cette équipe soignante . Ce métacadre procéde de multiples choses puisqu’il doit tenir compte, par exemple, de la Loi de 1990 pour accueillir les placements contraints, mais aussi de la pharmacologie et des produits psychotropes, des théorisations psychodynamique et de bien d’autres choses encore.
Alors on peut se demander si l’on arrive pas au concept de «bricolage psychiatrique » que nous avons travaillé dans d’autres lieux ou au moins au concept de la multifactorialité du soin .

Sources : EMC

PS : après la fin du texte, je me demande si on ne pourrait pas parler des pathologies nosocomiales.

 

Dr Jean-Paul BOYER
CHI de FREJUS SAINT-RAPHAEL

 
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