(Cycle de formation 2016, du 29 mai au 4 juin 2015 - CAP FERRET - 33)
Thème préparé par:
Dr Anne PARRAUD MARTIN (Psychiatre), Mme Françoise MUYARD (infirmière)
Notes de l'atelier rédigées par :
APPORT DES ARTS ET DE LA CULTURE AUX PATIENTS,
A PARTIR DE L'EXPÉRIENCE DE LA FERME DU VINATIER
(suite de la première partie)
LE PROJET ECLATS d’ART
Cette année, cinq projets ont été présentés à La ferme en vue d’obtenir un financement. Je vais vous les présenter rapidement avant de m’attarder sur l’un d’eux, présenté par une équipe du service G32 dont j’ai la responsabilité.
Présentation
Éclats d'Art Réseau des projets artistiques des unités de soin du Centre Hospitalier Le Vinatier
L’appel à projet "Éclats d'Art" propose aux services de soins du CH Le Vinatier de devenir opérateurs de projets culturels en participant à un réseau institutionnel coordonné par la Ferme du Vinatier. Celle-ci devient partenaire des services et assure une assistance à la mise en œuvre des projets. Éclats d'Art crée les conditions d’une collaboration enrichissante pour tous les partenaires, en mobilisant patients, soignants, artistes et équipes culturelles dans une dynamique de création. La médiation et la diffusion culturelles permettent à ces projets de vivre dans et en-dehors des services de soin en multipliant les passerelles vers la cité.
Véritable déclinaison en interne du programme « Culture et Santé », ce dispositif créé en 2006 soutient en moyenne six projets portés par des équipes de soin chaque année, dans le respect du cahier des charges imposé par la Ferme du Vinatier.
1 – HOPITAL DE JOUR DE VILLEURBANNE (G08) – POLE EST
Projet pluridisciplinaire (théâtre, vidéo, dessin…) : « Sur les traces de Don Quichotte »
Partenaire culturel : Ferme du Vinatier + partenariats pressentis avec Toï Toï le Zinc, l’association ARTAG (Gens du Voyage), et projet de résidence artistique sur le 8e arrondissement de Lyon (travail intergénérationnel avec des écoles, collèges, personnes âgées).
Artiste : Compagnie « Et si c’était vrai ? » - Florian SANTOS, metteur en scène, Aurélien SERRE, comédien-photographe-musicien, EFIX, illustrateur, Christophe ROSSO, comédien, vidéaste, Elodie GRUMELART, comédienne
A travers des ateliers d’improvisation théâtrale et de dessin prenant appui sur l’œuvre de Cervantes « Don Quichotte », les patients seront amenés à prendre part à un processus de création collaborative, abordant des thématiques propres au personnage créé par Cervantes, ses préoccupations, son mode imaginaire et son mode réel, afin d’en écrire les nouvelles aventures, ancrées dans notre réalité. Ce travail débouchera sur la création par des artistes professionnels d’un spectacle incluant vidéo, dessin, théâtre, musique.
L’hôpital de jour de Villeurbanne accueillera une installation pluridisciplinaire réalisée d’après le matériau récolté lors des ateliers qui s’y seront déroulés (son, vidéo, texte, dessin, photo), et une lecture-spectacle à laquelle les patients seront invités à participer.
Le projet est voué à tourner en Rhône-Alpes-Auvergne, et à créer des ponts entre différentes structures.
Lieu de la création : ateliers à l’hôpital de jour. Installation à l’HDJ et représentation du spectacle lors des scènes de rencontres « Au cœur de tes oreilles » organisées par la Ferme du Vinatier (juin 2017)
Objectif : Fédérer une équipe et tous les patients de l’Hôpital de Jour, autour de ce projet d’œuvre collective, dans le contexte particulier d’intégration dans la Cité et dans le respect des missions de l’Hôpital de Jour.
Durée du projet et déroulé de l’action (Octobre 2016 – avril 2017)
Octobre 2016 : Mise en place d’un groupe Théâtre et Vidéo animé par l’équipe soignante (atelier hebdomadaire de 2h proposant 10 places)
Octobre 2016 à Mars 2017 : 6 interventions mensuelles d’un comédien et/ou illustrateur pour animer la séance et faire émerger des pistes de travail pour les trois semaines suivantes
Avril 2017 : 5 jours de résidence de la compagnie à l’HDJ, avec proposition d’ateliers, interviews, prises de vue photographiques et vidéo, recueil de témoignages…
Juin 2017 : Restitution à l’HDJ sous la forme d’une installation pluri-disciplinaire
Demande : 6109,79 euros TTC
Ateliers de création artistique avec les patients de l’hôpital de jour :
(6 séances x 230.34 € PU = 1382.04 € HT) + (76.01 € TVA à 5.5 %) = 1458.05 € TTC ; soit 121.50 €/H
Résidence d’action culturelle de 5 jours avec les artistes : 3200 € + 176 € (TVA à 5.5 %) = 3376 € TTC ; soit 135.04 € / jour/ artiste
Restitution publique de la résidence sous la forme d’une installation pluridisciplinaire = 915.74 € TTC
Achat de matériel et décors pour l’installation = 360 € TTC
Proposition Ferme du Vinatier : 6109,79 euros
A condition que les deux artistes soient présents sur chacune des 6 séances
2 – HOPITAL DE JOUR ROGER MISES - Z 50 – VAULX-EN-VELIN
Projet graffiti : « Graff’artistique »
Partenaire culturel : Planétarium de Vaulx-en-Velin
Artiste : Association La Coulure, collectif d’artistes peintres spécialisé dans la peinture murale et le graffiti
Première demande dans le cadre du dispositif Eclats d’Art
Lieu de la création : Planétarium de Vaulx-en-Velin
Objectif : Suite à une visite guidée et au visionnage d’un film au planétarium, et après avoir découvert le travail du collectif d’artistes La Coulure et s’être initiés à la technique du graff, les adolescents réaliseront quatre peintures sur panneau de bois, destinés à être exposés de manière pérenne à l’Hôpital de Jour, ainsi qu’une grande peinture qui sera conservée au Planétarium, réalisée en concertation avec son équipe.
4 à 5 adolescents participeront au projet.
Durée du projet et déroulé de l’action : Projet prévu entre septembre 2016 et janvier 2017
Septembre 2016 :
Découverte des œuvres du collectif La Coulure, dans son atelier et dans la ville
Découverte de la technique du graff
Octobre 2016 :
Visite guidée et visionnage d’un film au planétarium
Atelier avec l’artiste au planétarium
Fin octobre 2016 à fin janvier 2017 : Ateliers de graff à l’HDJ (12 séances de 2h)
Entre février et avril 2017 : Installation et présentation de l’exposition au planétarium
Entre mai et juillet 2017 : Présentation et accrochage des œuvres à l’HDJ
Demande : 2822 €
Ateliers avec l’intervenant : 16 séances x 2h x 68.75 € TTC /h = 2200 €
Achat de matériel (panneaux de bois, bombes de peinture, sous-couche, bâches, masques et tenues) : 492 €
Vernissage à l’HDJ : 130 €
Participation du Planétarium : 130 € d’achat de matériel + frais de vernissage dans ses murs + 2 visites en présence d’un médiateur
Proposition Ferme du Vinatier : 2822€
3 – CMP ENFANTS ET ADOLESCENTS RILLIEUX
Projet photo : « Droit de “Cité“ Droit d’Exister »
Partenaires culturels : Espace Baudelaire (Rillieux) ; Atelier de l’artiste-peintre Pascale Rigat-Esselin, Lyon 4e
Partenaires sur la Ville de Rillieux : Maison du projet ; Maison de la famille et de la parentalité (ouvrira en septembre)
Artistes : Béatrice ROPERS, photographe et Patrice COLLET dit COLLECINI, artiste plasticien
Ce service avait déjà réalisé le projet « Chants en scène » avec la Cie Chœurs et Solistes de Lyon – Bernard Tétu, soutenu dans le cadre du dispositif Eclats d’Art en 2014-2015.
Lieu de la création : Séances dans la ville et au CMPE de Rillieux
Objectif : Après avoir observé la cité, actuellement en plein projet d’urbanisme, et interrogé le regard qu’ils portent sur elle, les enfants réaliseront un travail photographique in situ au cours duquel ils seront incités à regarder, analyser et choisir ensemble les tirages qui seront sélectionnés pour la suite du projet.
Un travail pictural avec le plasticien Patrice Collet les amènera ensuite à passer de l'image à la représentation, c'est-à-dire à réaliser un travail pictural qui, s'appuyant sur le figuratif de la photographie, ira vers l'abstraction.
La photographe Béatrice Ropers sera présente sur les trois étapes du projet et réalisera des portraits des enfants en train de peindre.
Durée du projet et déroulé de l’action : Ce groupe se déroulera tous les 15 jours de 15h à 17h avec :
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1ère séance : présentation projet enfants et parents avec signature des droits à l’image
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2ème séance : la ville de Rillieux et son plan
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3ème séance : balade dans la ville de Rillieux sur les sites qui vont être transformés
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4ème séance : visite de la maison des projets
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5ème séance : repérage
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6ème à 9ème séances avec le photographe
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Environ 12 séances de travail pictural avec Patrice Collet de janvier à fin juin 2017
La photographe sera présente sur certaines séances d’atelier peinture pour photographier les enfants.
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Fin juin/début juillet 2017 : vernissage au CMP de Rillieux
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Rentrée 2017 : vernissage à la Maison des familles et de la parentalité
Restitution : 2 expositions : au CMP de Rillieux et à la nouvelle Maison de la famille et de la parentalité, qui ouvrira en septembre.
6 ou 7 enfants de 9/11 ans (CM1/CM2) participeront au projet
Demande : 4220 euros
Photographe : 22h x 70 €/h = 1540 € (matinées d’ateliers avec les enfants + prises de vue à d’autres moments du projet)
Artiste peintre : 12 séances x 2h x 70 €/h = 1680 €
Développement 100 photos format A4 = 400 €
Achat de matériel = 600 €
Les appareils photos seront prêtés par le photographe et par le CMP.
Les frais de vernissage seront pris en charge par chacune des structures accueillant une exposition.
Proposition Ferme du Vinatier : 4220 euros
4 – SERVICE DE PEDOPSYCHIATRIE 69I03 (CMP EMERAUDES, CMP SEVIGNE, UNITE DE SOINS POUR BEBES) & SERVICE DE PSYCHIATRIE ADULTE 69G31 (CATTP G31, CMP SEVIGNE, CMP TETE D’OR)
Projet d’expo-photo : « Art, culture et destigmatisation »
Partenaires culturels : Maison Pour Tous - Salle des Rancy , Centre Social Bonnefoi, MJC Montchat, Bibliothèque de Lyon 3ème
Artiste : Régis DONDAIN, photographe
Première demande dans le cadre du dispositif Eclats d’Art
Autres protagonistes du projet :
Conseil Local de Santé Mentale - Lyon 3
GEM Gemini
UNAFAM-Rhône
Mairie du 3ème arrondissement
Métropole-Grand Lyon / Maisons du Rhône
Lieu de la création : Différents lieux culturels seront sollicités pour accueillir l’exposition itinérante, parmi lesquels, dans un premier temps, des lieux situés sur le territoire du 3ème arrondissement : lieux socio-culturels grand public, Mairie du 3ème, Bibliothèque Municipale du 3ème et de la Part Dieu, Maison Pour Tous, MJC Montchat, Centre social Bonnefoi, Auditorium (liste en cours) ainsi que des lieux au sein des structures partenaires et membres du CLSM : Centre médico-psychologique, MDR, ARS…
Dans un second temps, l’exposition pourra être proposée à d’autres lieux d’accueil du public lyonnais ou de la métropole ; voire lors d’évènement à destination du grand public ou dans le champ de la santé mentale (Semaines d’Infos sur la Santé Mentale…)
Objectif : Réaliser un objet artistique commun, qui permet de relier, de mettre en lumière et d’exposer des citoyens concernés par la santé mentale. Cet objet prendra la forme d’une exposition ludique et interactive de portraits photographiques d’hommes, de femmes et d’enfants qui fréquentent les différentes structures impliquées en tant que professionnels, partenaires ou usagers. Le travail de création de ces photographies aura pour but d’interroger, chez les participants et auprès des visiteurs de l’exposition, les préjugés liés à la maladie mentale.
Durée du projet et déroulé de l’action : Projet de septembre à décembre 2016 (où est prévu le vernissage de la première exposition), et au-delà pour les autres expositions
Septembre-octobre : Prises de vue
Octobre-décembre : Impression, livraison, design graphique
Décembre 2016 : Vernissage et première exposition
2017 : Poursuite des expositions
60 à 120 personnes concernées
Demande : 4000 euros
Photographe : 1500 € (forfait)
Impressions : 2500 € (détail présenté dans le budget)
Les frais des vernissages (500 €) feront l’objet de recherches de financements complémentaires
Proposition Ferme du Vinatier : 4000 euros
Remarque : Projet ambitieux. Préciser le temps prévu dans chaque service par le photographe.
5 – CDJ JEAN PERRIN– CALUIRE
Atelier de peinture
Partenaire culturel : Mairie de Caluire-et-Cuire, Bibliothèque de Caluire (à confirmer)
Artistes : Anna Bayle, artiste peintre
Ce service avait déjà réalisé un projet de jonglage musical soutenu dans le cadre du dispositif Eclats d’Art en 2014-2015, et un projet théâtre autour des 4 saisons de Vivaldi, soutenu en 2013-2014. plus d’autres avant : 2009, 2010, 2011-2012
Ateliers de peinture hebdomadaires au Centre de jour, proposés sur un mode semi-ouvert, encadrés par une artiste plasticienne et deux soignants.
L’activité sera agrémentée de sorties, à la découverte des expositions permanentes ou temporaires dans les musées et la ville, chaque patient prenant en charge ses frais de participation.
Lieu de la création : Exposition présentée dans l’Atrium de la Mairie de Caluire-et-Cuire, la Bibliothèque de Caluire (sous réserve), et les nouveaux locaux du Site Nord du CH Le Vinatier
Objectifs :
Permettre aux patients de trouver un moyen d’expression artistique à travers la pratique de la peinture, en s’inscrivant dans une dynamique de groupe.
Ouverture sur la cité et inscription du Service de Psychiatrie Publique dans une dynamique de réseau, par une exposition en mairie et par la diffusion d'un livret d’exposition.
Durée du projet et déroulé de l’action : Ateliers hebdomadaires de peinture les vendredi matin de 10H30 à 12H, d’octobre 2016 à juin 2017.
Exposition dans l’atrium de la Mairie de Caluire au début de l’été 2017.
Présentation à la bibliothèque de Caluire (sous réserve).
Accrochage permanent dans les nouveaux locaux du site Nord, rue des Mercières à Rillieux.
Ateliers au CDJ Jean Perrin.
40 à 50 patients adultes concernés.
Demande : 2950 euros
30 séances x 1H30 x 60 TTC/heure = 2700 €
Achat de matériel = 250 €
Les frais de vernissage (estimés à 400 €) seront pris en charge par les structures accueillantes et/ou sur le budget du CDJ.
Le livret d’exposition (200 exemplaires) sera réalisé par le service reprographie du CH Le Vinatier.
Les frais liés aux sorties seront assumés par les patients.
Proposition Ferme du Vinatier : 2950 euros
CLINIQUE
Impact des actions artistiques en intra :
1-Monsieur M. (dont j’avais parlé l’an dernier) : de février à juin 2012 il a participé à un atelier marionnettes. En juin il y a eu une représentation à La Ferme où Monsieur M. a pu faire jouer la marionnette qu’il avait confectionnée au cours de l’atelier. Sa dysarthrie le rendait peu compréhensible mais le texte avait été élaboré en groupe en tenant compte de cette difficulté. Monsieur M. s’est acquitté honorablement de son rôle. Il a été applaudi à l’issue de la représentation, ce qui ne lui était jamais arrivé. Il a vécu une expérience unique pour lui, narcissiquement très gratifiante et sur laquelle il a pu souvent revenir.
2-Françoise sur les expos de La Ferme et autres ateliers ou concerts…
Impact d’Eclats d’art sur les patients de l’HDJ de Caluire :
Lire l’expérience 2013-2014 (atelier théâtre) et l’expérience atelier jonglage (2015).
CONCLUSION
Mon propos n’était pas de parler de l’art thérapie, mais plutôt de vous faire partager mon intérêt pour les rapprochements entre unités de soins et création artistique, quelle que soit la forme que prennent de telles associations.
Le philosophe Henri Maldiney fut l’ami d’artistes contemporains tels que Pierre Tal-Coat. Lors d’un entretien qu’il a donné pour la revue ART ET THERAPIE (n° 22 de juin 1987) il montre que la rencontre avec des formes esthétiques reste la plus décisive pour sa pensée parce qu’en elle se découvre à chaque fois la question de l’être au monde et de l’Ouvert. A partir du constat que des patients psychotiques répondent mieux à des formes plastiques qu’à des formes verbales, Maldiney rappelle que « les structures mises en cause par des formes plastiques sont des structures plus primitives et fondamentales que les formes verbales qui d’ailleurs en dérivent ». Il se base sur la recherche de l’origine des mots : « une fois franchie, à travers l’étymologie, la zone des radicaux pour arriver à celle des racines, on s’aperçoit qu’un grand nombre de racines primitives et parmi les plus essentielles correspondent à des actes qui sont des comportements spatiotemporels. Ces comportements sont les premiers vecteurs de l’être au monde de l’homme. L’articulation de l’espace et du temps représente une couche de significations antérieure et sous-jacente à celle des mots ». Et Maldiney poursuit en soulignant pour aller dans son sens ( !) que « les œuvres qui agissent avec les plus d’acuité notamment sur des malades ne sont jamais des œuvres purement et platement figuratives, réduites à leur imagerie, mais toujours des œuvres qui ont gardé quelque chose de l’invention d’une forme en tant que forme, c'est-à-dire une temporalité et une spatialité motrices. Ce qui fait la puissance de la forme c’est qu’elle rétablit un être (qui entre en résonnance avec elle) dans sa motricité. Qu’est ce que rétablir quelqu’un dans sa motricité ? C’est supprimer des inhibitions ». Et pour Maldiney c’est là que se trouve l’efficacité des formes artistiques dans l’action thérapeutique et essentiellement dans la reprise de conscience d’un malade, quelle que soit sa durée ».
Utiliser l’art avec les patients, cela suppose qu’on assume en tant que soignant l’émergence des affects, qui peut alors provoquer l’apparition d’une situation critique pour le patient qui y est confronté. C’est ainsi ouvrir une brèche dans la répétition du même qui caractérise le psychotique. N’est-ce pas faire preuve de cette « vitalité merveilleuse » évoquée avant-hier ?
